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Hossam Haick (Israel)


Hossam Haick a été nommé ‘Chevalier des Palmes Académiques’ par Luc Chatel, Ministre de l’Education Nationale pour ‘la qualité de ses travaux de recherche, son engagement en faveur d’un monde plus fraternel et sa proximité avec la France’. Il sera décoré par l’Ambassadeur de France en Israël, Christophe Bigot lors d’une prochaine cérémonie à l’Ambassade de Tel-Aviv.
À l’origine, le «nez électronique» créé par le Dr Hossam Haick (faculté d’ingénierie chimique au Technion, institut Russel Berry de nanotechnologies au Technion) était conçu pour la détection précoce du cancer. Mais au cours de son développement il s’est avéré que ce dispositif pourrait également identifier des maladies rénales; cette découverte a été publiée dans le dernier numéro du journal scientifique «ACS Nano».
La détection précoce des maladies rénales est importante car, à terme, ces maladies induisent chez les patients une insuffisance rénale nécessitant la dialyse. Outre la souffrance des patients et les risques cardiovasculaires associés, cela entraîne aussi une charge économique importante. En Israël, le coût de traitement de chacun de ces patients s’élève à 300 000 shekels par an. Or, la détection précoce pourrait retarder la dialyse de plusieurs années, ce qui aurait pour effet non seulement d’améliorer spectaculairement la qualité de vie des patients, mais aussi permettrait d’économiser d’importantes sommes d’argent.
L’idée de tester le nez électronique aussi sur des maladies rénales est née lors d’une conversation entre le Dr Haick, le Prof. Zaid Abassi et le Prof. Farid Nakhoul de la faculté de médecine au Technion et du centre médical Rambam; le concept repose sur le fait que les patients souffrant de maladies rénales ont une mauvaise haleine très facilement reconnaissable, que les médecins utilisent comme signe diagnostique d’insuffisance rénale chronique. Au début de la recherche, le Prof. Abassi et son équipe de chercheurs ont provoqué l’insuffisance rénale avancée chez des rats, puis ils ont attaché le nez électronique à la trachée de ces rats. Les équipes du Dr Haick et du Prof. Abassi ont alors trouvé que les résultats des examens courants utilisés pour détecter ces maladies (en général il s’agit de prises de sang et d’urine) étaient identiques aux résultats obtenus avec le nez électronique. Les chercheurs ont aussi découvert la structure des substances émises, qui étaient caractéristiques des maladies rénales. Jusque là, deux substances seulement étaient connues, mais le Dr Haick et l’équipe du Technion en ont découvert quatre autres, renforçant ainsi la sensibilité de détection. 27 substances ont été découvertes qui n’existent que chez des rats atteints de maladies rénales, et non présentes chez des rats en bonne santé. Parmi ces 27 substances, les chercheurs ont isolé les cinq plus importantes qui signalent la présence de maladie rénale.
Brevetée par les chercheurs du Technion, cette découverte a suscité un vif intérêt dans la communauté médicale internationale. Le brevet porte sur la modification du nez électronique et son adaptation à la recherche dans le domaine des maladies rénales. Initialement, le nez électronique créé par le Dr Haick était conçu pour flairer et détecter des maladies. « Le patient souffle dans ce nez électronique, lequel est capable de diagnostiquer, en utilisant des détecteurs de taille nanométrique, le type de maladie dont souffre le patient et même son stade, explique le Dr Haick. Le diagnostic peut s’effectuer à un stade extrêmement précoce, avant même que la maladie ait commencé à progresser. Il est alors possible, grâce à un traitement médicamenteux et un simple régime, d’avoir un impact immédiat sur la maladie et de la ralentir dès le début. Même si la maladie est détectée à un stade avancé, il est quand même possible de la ralentir significativement avec un traitement adapté et d’épargner à ces malades la dégradation rapide vers une insuffisance rénale chronique terminale et vers la dialyse. On pourra ainsi leur épargner de multiples complications cardiovasculaires dangereuses, une grande souffrance mentale et physique, sans parler de dépenses faramineuses. »
«Nous avons réussi à démontrer dans nos études qu’il était possible, en utilisant des nano détecteurs, de reconnaître les patients malades, précise le Dr Haick. Le défi auquel nous faisons face à présent est de trouver le moyen de distinguer les différents types de maladies rénales ainsi que leur différents stades.» Le Prof Abassi ajoute : « Nous avons encore un long chemin à parcourir avant d’atteindre notre objectif – à savoir, un diagnostic extrêmement précoce de la maladie, à un stade où il est encore possible de la soigner et de l’arrêter. L’élaboration de détecteurs à haute sensibilité, capables de détecter les moindres signes d’insuffisance rénale, nous permettra non seulement de diagnostiquer la maladie mais aussi de suivre de près la réaction des patients au traitement. » Aujourd’hui, une étude clinique à grande échelle est effectuée, dans laquelle les chercheurs tentent de « flairer » des maladies rénales à l’aide d’échantillons respiratoires, en coopération avec le Prof Farid Nakhul – directeur de l’unité néphrologique ambulatoire à l’hôpital Rambam. Les chercheurs espèrent pouvoir classer les stades d’insuffisance rénale chronique pour pouvoir offrir un traitement précoce et efficace. Le Dr Haick a étudié et élaboré des instruments à base de détecteurs nanométriques à l’Institut Technologique de Californie (Caltech). Aujourd’hui il est directeur du laboratoire des instruments à base de nanomatériaux, laboratoire leader dans le domaine de la recherche pluridisciplinaire sur le diagnostic de maladies avec des systèmes olfactifs artificiels (nez électroniques) à base de nano-détecteur non-invasifs. Le Prof. Abassi, chercheur en sciences médicales, se focalise sur l’étude des maladies rénales et de l’hypertension artérielle à la faculté de médecine au Technion et à l’hôpital Rambam. Le Prof Nakhul étudie les complications rénales du diabète et, lors d’études cliniques, les causes et traitements de l’hypertension artérielle.—

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Brillantissime médecin qui a cumulé les prix et les récompenses en Europe et aux EU, mais non, il n'est pas juif, c'est juste la preuve qu'en Israël la voie de la réussite est ouverte à tous : arabe israélien, star de la recherche scientifique!