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Yaron Herman (Israel)

Il a été nommé "révélation instrumentale" et a reçu le prix Frank Ténot au festival 2008 des "victoires du Jazz" à la cité de la musique à Paris.


Yaron Herman est né le 12 juillet 1981 à Tel-Aviv. Pas un seul membre de sa famille n'était particulièrement musicien cependant Yaron Herman précise : "Si personne ne joue d'instrument dans ma famille, pour moi il y a "un musicien"dans chacun de nous. Je crois que la musique ne se résume pas dans la pratique physique instrumentale".
Il commence le piano relativement tard : à l'âge de 16 ans, ayant pour professeur le célèbre Opher Brayer..." Je suis allé le voir car je voulais apprendre le piano. Au départ c'était juste une envie d'apprendre à jouer du piano mais pas pour devenir pianiste ! Avec lui j'ai eu comme une révélation. J'ai découvert la force, la méthode, la profondeur et la magie de la musique et en particulier le jazz et l'improvisation."

Très enthousiaste quant à l'enseignement d'Opher Brayer, qui a d'ailleurs été son unique professeur, Yaron Herman explique avec précision la méthode d'enseignement originale de celui-ci : "L'enseignement d'Opher Brayer est unique. Sa méthode était pour moi la façon idéale pour apprendre la musique. Elle est basée dans son aspect technique sur l'utilisation de mathématiques , inspirée des modèles de Schillinger qui étaient ajustés pour être appliqués sur la musique improvisée. Quand j'ai commencé le piano avec lui, je n'ai pas commencé par les gammes, les modes ou le solfège mais par les chiffres. L'apprentissage de la musique dans ce système très complet et organisé , est présente dans une façon de explorations, on apprend à voir et à prévoir toutes les possibilités musicales , qui sont bien sur infinies en vue de l'utilisations de tout le clavier et la dynamique. Par exemple dans une de mes premières leçons il m'avait demandé si je pouvais lui dire combien de mélodies je pouvais jouer en utilisant do ré mi, sans les répéter. C'est un exemple très simple pour montrer ce que je veux dire par "toutes les possibilités". On peut jouer six mélodies. Do ré mi - do mi ré - ré do mi - ré mi do- mi ré do - mi do ré. Imaginez cela avec des patterns de 7 notes et plus."
Yaron Herman explique encore d'autres aspects très particuliers de cet enseignement :"En dehors de tout aspect de la technique musicale. Notre travail était d'ordre philosophique et psychologique. En tant qu'êtres humains, on a tous une histoire, une enfance, des traumatismes plus ou moins importants. Tous ces vécus laissent des traces sur notre personnalité. Souvent on perd notre innocence avec l'âge et un système de blocages et peurs s'installe en nous. Ces blocages sont la plupart du temps ce qui nous empêche de créer. Ce qui nous empêche de nous libérer et faire ce qu'on a envie de faire et de "parler avec notre propre voix". Dans le jazz, l'improvisation nous donne cette chance de "parler avec notre propre voix". Et pour arriver à cela il faut se libérer de toutes peurs et blocages. Pour moi ce travail était très important , et a fait le lien entre ma vie et la musique.C'est dommage que ce genre de discours est si souvent négligé par les institutions. Le résultat est que l'on voit beaucoup de musiciens qui jouent bien mais qui nous disent rien car ils ne se sont jamais posés les bonnes questions....mais cela n'est jamais trop tard !"
Il est vrai que cette méthode semble très efficace puisque Yaron Herman a compris seulement six mois plus tard qu'il avait toutes les qualités pour devenir pianiste professionnel :"J'ai réalisé que je voulais jouer tout le temps et les autres choses me paraissaient fades et inutiles comparées à la musique. J'étais au lycée à ce moment là et mes profs n'étaient pas contents .J'écoutais mon discman en cours et je me fichais un peu de l'école. Finalement j'ai réussi à trouver un arrangement avec mon lycée (qui avait un des deux meilleurs départements de musique en Israël) : ils m'ont autorisé à ne pas aller en cours et à ne venir qu'aux examens. Il faut dire aussi que pendent ce temps je faisais des études de philosophie à l'université de Tel Aviv."
A 17 ans seulement, Yaron Herman gagne le prestigieux prix Rimon dans la catégorie " Jeune talent ". Il s'agit là d'un cas unique dans l'histoire de la musique et du piano, d'une révélation et d'une fulgurance des plus étonnantes, certainement dû aussi à la précocité, et l'intelligence d'un enfant surdoué...."Le prix Rimon est un prix qui est organisé par la plus grande école de jazz en Israël. Je l'ai gagné avec mes camarades de lycée. Cela ne m'a pas beaucoup apporté sauf...le fait de l'avoir gagné et le fait que les gens ont commencé à parler de moi !"

Yaron Herman donne des concerts dans les plus prestigieuses salles de concert en Israël (Musée de Tel-Aviv, The Tel-Aviv Cinematek, The Camelot, Givataim Théêtre, Einav Center). A 19 ans, il part à Boston, où il compte bien fréquenter la Berklee College School of Music. Le jeune homme avide de connaissances et de découvertes n'y trouve pas la matière et l'inspiration, dans un système fondé sur la compétition au détriment de l'épanouissement individuel. Il décide de rentrer à Tel-Aviv deux mois après, et fait une brève halte à Paris lors de son voyage retour. Il rencontre, le soir même, quelques musiciens lors d'une Jam-session, et se retrouve immédiatement engagé le lendemain. Il ne quittera plus Paris dès lors. C'est une période de rencontres, d'échanges musicaux, et Yaron Herman commence à se faire un nom dans le milieu musical parisien..."Je pense que la France occupe une position centrale dans le monde culturel . La France a toujours défendu des valeurs humanistes et artistiques, et il y a en France un respect relativement élevé des artistes par rapport à d'autres pays. Les artistes reçoivent rarement le respect qu'ils méritent , même en France ce n'est pas toujours évident, mais comparé aux États-Unis par exemple, l'ouverture de la société française aux arts est très importante."

Yaron Herman étonne par sa précocité, son talent, sa fougue, et devient vite le pianiste dont tout le monde parle avec admiration et stupéfaction. Il reçoit le Trophée " Nouveaux talents " du Sunside, à l'unanimité du Jury. A l'âge de 21 ans, il enregistre pour le Label Sketch son premier disque " Takes 2 to know 1 " aux côtés du batteur Sylvain Ghio, son compère et ami de toujours. En Juin 2005, Yaron Herman a remporté les deux prix du Concours de la Défense, en soliste et avec le groupe Newtopia.
Après un travail de plusieurs semaines en résidence au Château de la Borie, moment unique à la réflexion et à la concentration, Yaron Herman vient de réaliser son premier album Solo sur le tout nouveau Label Laborie Jazz, où il présente son concept des " Thèmes et Variations "...."Mon séjour au château de la Borie a pu avoir lieu grâce à ma rencontre avec les gens du label laborie et le centre culturel de rencontre. J'ai joué en duo avec Sylvain Ghio un concert qui s'est très bien passé, et en discutant avec les gens de là-bas j'ai trouvé qu'on partageaient les mêmes idées sur la préparation des projets. Par la suite, laborie a créé leur label de jazz et classique(distribué par Naïve), et je voulais enregistrer en solo. Donc mon séjour au château avait pour but de préparer mon album. J'ai travaillé la plupart du temps seul, mais j'avais de temps en temps des amis qui venaient me rendre visite , mon professeur d'Israël et Jacky Terasson par exemple."

Le site de Yaron Herman

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